1)*Chunlan Liu, John Maïna, Baba Traoré…
*Assez de morts ! Régularisez maintenant !
• Le 10 août, à Amiens, Ivan, 12 ans, tombait du 4’ème étage, alors que la police venait chercher son père. • Fin août, à Toulouse,
Tarek, 24 ans, se jetait aussi d’un 4’ème étage…
• Le 20 septembre 2007, Chunlan Liu est morte en tentant d’échapper à la police – à son domicile.
• Le 15 février, John Maïna, un sportif kenyan de 20 ans, débouté du droit d’asile, se suicidait. dansla Marne
• Vendredi 4 avril, Baba Traoré, un jeune Malien de 29 ans poursuivi par la police à Joinville-le-Pont, est mort noyé dans la Marne.
• À Joinville, déjà Mickaël, en 2004, et Fehti, en 2006, se noyaient dans « poursuivis par la police ».
En janvier 2003, un somalien mourait lors de son expulsion forcée, mort provoquée par la police de l’air et des frontières, en décembre
2002, c’était le cas d’un argentin. En septembre 1998, c’était le cas de Samira Adamu, nigérianne
2)Le budget 2007 pour la lutte contre l’immigration clandestine était fixé à 179,1 millions d’euros , une hausse de 60% par rapport en 2006. Un montant qui intègre le fonctionnement et l’extension des centres de rétention, les frais d’expulsion, le contrôle aux frontières. Mais qui ne compte pas le temps passé par les fonctionnaires à poursuivre et renvoyer les sans papiers :
10894 emplois en équivalent temps plein budgétés pour 2007. En intégrant cette masse salariale, le coût total des 23000 expulsions effectuées en 2007 s’élevait à 687,7 millions d’euros (contre 534.6 en 2006) – Soit, l’équivalent du budget 2007 pour la recherche dans le domaine de l’énergie (664 millions). Ou aussi près du quart (23%) de l’aide au développement (2983 millions).
Quant l’expulsion d’un sans papier coûte 27500 euros au contribuable, le jeu en vaut –il la chandelle ?
3) 14291 étrangers sont maintenus dans les 120 centres de rétention pour clandestins (journal « Aujourd'hui en France » et « rapport du commissaire européen aux droits de l'homme » 2005)
4) Des personnes vivent dans notre pays sans papiers.
Elles vivent ici, leurs enfants vont à l’école ici, parfois elles travaillent. Etre sans-papiers, c’est une situation administrative, ce n’est pas un crime ! Et pourtant !
La chasse aux étranger.es est ouverte ! Les contrôles et arrestations se multiplient : dans la rue, aux abords ou à la préfecture, à domicile. Des pressions sont faites sur le personnel de l’ANPE, de certaines associations, les travailleurs sociaux pour qu’ils dénoncent les sans-papiers qu’ils accueillent ! Dans les écoles, la police « se renseigne » sur telle ou telle famille sans papiers. Il s’agit de faire du chiffre ! Moins de 25 000 expulsions demandées par Hortefeux pour 2007, 25 000 pour 2008...
En centre de rétention ou en prison, les sans papiers sont enfermé.es ! Les « centres de rétention administrative » sont des prisons pour étranger-es qui ne disent pas leur nom. Dans ces lieux fermés, ceinturés de barbelés et contrôlés par la police, les étranger-es qui doivent être expulsé-es peuvent être enfermé-es
jusqu’à 32 jours. Ce sont des adultes, mais de plus en plus souvent aussi des familles avec des mineur-es, et même des enfants en bas âge et des femmes enceintes !
En 2006, 201 enfants ont été enfermés en centre de rétention en France. Dont 117 à Lyon !
De plus en plus de personnes sont « retenues » (1 500 places aujourd’hui contre 786 en 2002)
La durée légale de rétention augmente : 7 jours en 1981, 10 jours en 1993, 12 jours en 1998 et enfin 32 jours depuis 2003 (le Parlement européen discute de l’adoption d’une directive prévoyant une durée de rétention pouvant atteindre 18 mois !). Les étranger-es arrêté-es qui tentent d’échapper à l’expulsion vers un pays qu’ils ont fui peuvent être condamné-es jusqu’à 1 an de prison. L’infraction aux lois sur le séjour est aujourd’hui considérée comme un délit passible d’emprisonnement. Des étranger-es peuvent ainsi être emprisonné-es pour le simple fait de ne pas se trouver en règle. Et après la prison, rien n’est réglé ! Ils/elles sont toujours sans-papiers et expulsables ! Selon les la Justice chiffres du Ministère de , les détenu-es étranger-es incarcéré-es pour infraction à la législation sur le séjour représentent le quart des détenu-es étranger-es en métropole (soit plus de 3 000 personnes). Entre 1984 et 1996, leur nombre a augmenté de 330% !