mercredi 25 novembre 18h à la MPP (Maison des Peuples et de la paix) - projection débat
Le
collectif SSI (semaine de la solidarité internationale) Charente met
l'accent sur la question des droits des enfants de sans papiers. Diffusion du film de Marie Borrelli "Sans
Papiers, Ni Crayon", suivie d'une rencontre d'artistes et débat : la question des sans papiers dans les pratiques artistiques, avec la participation de Sandra poirot (illustratrice et auteure
pour enfant), Renata Scant (directrice de la ferme théatre en action de Malvieille), Daniel Crumb (acteur) et Philippe Amrouche (calligraphe, plasticien, éditeur).
Le 2 octobre, 11 organisations syndicales et associations ont adressé
une lettre à Monsieur Fillon pour demander qu'une circulaire de régularisation
des travailleurs Sans-papiers soit prise.
Les signataires de ce courrier,
la
CGT
,
la CFDT
,
Solidaires,
la FSU
,
l'UNSA,
la LDH
,
la Cimade
, RESF, Femmes
Egalité, Autremonde et Droits devant !!, demandent des critères améliorés et
simplifiés par rapport aux textes existant ainsi qu'une procédure
sécurisée et standardisée garantissant une égalité de traitement entre les
travailleurs Sans-Papiers quels que soient leur nationalité et leur
département.
Les organisations constatent en effet des blocages récurrents dans
les préfectures, un traitement hétérogène des situations d'un département à
l'autre et des discriminations entre les travailleurs.
Les différents textes pris par le ministère de l'Immigration en 2008 suite à
l'immense mobilisation des travailleurs Sans-Papiers ne sont pas appliqués. Les
administrations exigent de plus en plus de
pièces, font durer les procédures... Et de nombreuses catégories de
travailleurs sont de fait exclus du dispositif : les intérimaires, les salariés
non déclarés, les travailleurs-euses du secteur de l'aide à la personne,
les ressortissants algériens...
En avril 2008, une première lettre interassociative et intersyndicale avait
été envoyée à Monsieur Fillon par
la
CGT
,
la CFDT
,
la Cimade
et
la LDH
pour demander une rencontre entre les organisations et les
ministères concernés afin que soit trouvée et appliquée une
procédure claire, transparente et juste.
Monsieur Fillon avait répondu qu'il fallait
laisser le temps à la loi de trouver toute son application avant d'en tirer des
conclusions et d'envisager d'éventuelles modifications.
Les 11 organisations signataires de la lettre
du 2 octobre pensent que ce temps est venu...
Objectif chiffré de reconduites à la frontière pour 2010 : 28 000
Objectif chiffré d’interpellations d’aidants pour 2010 : 5 500
(Source : Loi de finances 2009)
Article L622-1 du code de l’entrée et séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA)
« Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d'un étranger en France sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 Euros. »
Le 18 février 2009, à 7 h 45 du matin, la police frappe à la porte de Monique Pouille, 59 ans, bénévole aux Restos du coeur et à l’association Terre d’errance. Depuis deux ans et demi, cette femme organise les dons de nourriture et d’habits pour les migrants qui errent autour de Calais dans l’espoir de passer en Angleterre. Elle recharge aussi leurs portables. Les policiers lui on dit : "on vientvous chercher pour vous mettre en garde à vue, pour flagrant délit d’aide aux personnes en situationirrégulière".
L'interpellation le 16 février 2009d'Hamid, un sans papier accueilli par la communauté Emmaüs de Marseille Pointe Rouge, s'est transformée le 17 février 2009, en opération policière dans cette communauté. Ainsi, sur décision du parquet de Marseille une perquisition a eu lieu dans la dite communauté Emmaüs aux fins de recenser la présence d'éventuels compagnons sans papiers. Dans le même cadre, Kamel un responsable de la communauté a été mis en garde à vue pendant 6 heures le 17 février.
Ces faits s’ajoutent à une liste déjà longue de militants associatifs ou de citoyens ordinaires poursuivis pour avoir manifesté leur solidarité ou agi avec humanité à l’égard de migrants privés du droit au séjour. Alors demain, quels gestes du quotidien seront punis pour remplir les objectifs du Ministère de l’immigration ? Votre médecin sera-t-il interpellé pour avoir soigné un sans papier malade, ou votre facteur pour lui avoir distribué son courrier ? L’instituteur de vos enfants sera-t-il inquiété pour avoir appris à lire à un enfant dont les parents sont en situation irrégulière ?
Nous sommes tous concernés: parce qu’avant d’être « sans papiers », ces hommes, ces femmes et ces enfants sont des personnes en difficulté, isolées et démunies qui ont des droits et il est de notre devoir de citoyen de les aider dans la dignité et le respect dû à chaque être humain.
Demain, ces citoyens et associations « coupables » d'aide au séjour irrégulier pourront être condamnés plus sévèrement encore.
Dans le même temps où on a créé un véritable délit de solidarité, le silence est fait sur la situation des étrangers en France et en Europe, et sur le rôle effectif de centaines d'associations et de milliers de citoyens solidaires des étrangers en situation irrégulière.
Je déclare être l'un d'eux. je déclare avoir aidé des étrangers en situation irrégulière. je déclare avoir la ferme volonté de continuer à le faire. De même que je réclame un changement radical des politiques à l'égard des immigrés et des étrangers, je réclame le droit à la solidarité, contre la logique de l’Europe forteresse.
Alors si la solidarité devient un délit, je demande à être poursuivis pour ce délit !
Le collectif de sans papiers, le comité de soutien aux sans papiers et Emmaüs appellent à une action le mercredi 8 avril pour se déclarer comme aidant d'un sans papier.
rendez- vous à 16h30 sur le parvis de la mairie d'Angoulême pour distribuer le tract puis à 17h nous irons tous enchainés au palais de justice apporter nos lettres qui stipule que nous sommes des délinquants de la solidarité
Si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit !
Mercredi 8 avril dans plusieurs dizaines de villes en France, des milliers de personnes se rendront devant les différents palais de justice pour se constituer prisonniers.
Parce qu’aujourd’hui, en France, accueillir, accompagner ou simplement aider une personne sans‐papiers est devenu un délit…
Comme le précise l’article L 622‐1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France sera puni d’un emprisonnement de 5 ans et d’une amende de 30 000 euros ».
Parce que le gouvernement français s’est donné comme objectif en 2009, l’interpellation de 5000 aidants et de 5 500 en 2011, en assimilant citoyens solidaires et militants bénévoles aux trafiquants de main d’oeuvre et autres passeurs….
Mercredi 8 avril, nous serons donc des milliers affirmant avoir un jour aidé un homme ou une femme sanspapiers en difficulté. Nous serons des milliers de citoyens décidés à rester des « aidants » et à affirmer que l’humanité et la solidarité sont des principes supérieurs sans lesquels il n’y a pas de société digne de ce nom.
Cette mobilisation citoyenne nationale ne sera qu’une première étape. Quelques jours plus tard, une proposition de loi rédigée par le collectif associatif sera portée devant le Parlement. Cette proposition visera à :
réaffirmer le principe de l’accueil inconditionnel dans les structures associatives susceptibles d’accueillir des migrants ;
dépénaliser les « aidants » ;
interdire les interpellations de personnes en situation irrégulière dans les lieux d’accompagnement et d’accès aux droits (éducation, santé…).
Montreuil, le 27 mars 2009
Organisations signataires : La Cimade, Comede, Emmaüs France, Fasti, Fédération entraide protestante, Fnars, Gisti, Ligue des droits de l’homme, RESF, SAF (Syndicat des avocats de France), Secours catholique, SOS racisme, Uniopss
Depuis plusieurs années, mais tout particulièrement au cours des derniers mois, les attaques se multiplient contre le droit des étrangers, et contre les associations et citoyens qui les soutiennent. La solidarité devient un délit, et les chiffres pèsent désormais plus lourd que les hommes puisque c’est au nom d’une politique « performante » en matière d’expulsions que chaque jour des hommes, des femmes et des enfants sont arrêtés, à domicile, au travail ou dans la rue, pour être placés en rétention avant leur expulsion.
TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS ? COUPABLES !
Malgré les discours (discutables parce qu’ils opposent le droit à une vie familiale et privée au travail) sur une immigration de travail qui serait une immigration choisie et les annonces de régularisation des travailleurs étrangers, les critères sont tels que de nombreux étrangers, qui travaillent en France pour certains depuis plusieurs années, sont aujourd’hui arrêtés et expulsés pour avoir, en confiance, signalé leur situation, souvent avec le soutien d’un syndicat ou de leur employeur.
PARENTS D’ENFANTS SCOLARISES ? COUPABLES !
Fichiers d’écoliers imposés aux enseignants, arrestations de parents à domicile avec leurs enfants… La protection des enfants doit primer sur la politique du chiffre les enfants doivent pouvoir grandir et se construire sans subir une politique qui les dépasse. L’école doit rester un lieu d’apprentissage des savoirs et de la vie en société et non pas devenir un lieu d’insécurité.
AMOUREUX FRANCO-ETRANGERS ? COUPABLES !
Etre Français(e) mais amoureux(se) d’un Etranger signifie être suspect. A l’heure des échanges et de la mondialisation nous réclamons pour tous les couples le droit de s’aimer sans avoir à vivre dans la crainte d’un interrogatoire fouillant l’intimité et d’enquêtes sans fin, ou de séparations de plusieurs mois ou parfois plusieurs années.
CITOYENS SOLIDAIRES ? COUPABLES !
De Calais à Marseille, les exemples se multiplient de responsables associatifs et de simples citoyens poursuivis pour aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’un étranger. La solidarité n’est pas un délit ! Nous dénonçons l’utilisation abusive de la loi qui visait à sanctionner ceux qui utilisent la misère des migrants à des fins lucratives et non à punir celles et ceux qui agissent en humanité.
SOCIETE CIVILE VIGILANTE ? COUPABLE !
Lors de la création des centres de rétention en 1984, le regard de la société civile, via la présence d’une association,
la Cimade
, a été voulu par le législateur. La publication du dernier appel d’offres constitue un danger pour la défense des étrangers retenus : il va réduire la mission associative en rétention à une simple information sur les droits en lieu et place d’une aide effective à l’exercice des droits, et mettre en concurrence des associations qui deviennent de fait des prestataires de service.
La Cimade
a fait, en vain à ce jour, des propositions pour assurer en lien avec d’autres cette mission.
Parce que les reculs sur la condition des étrangers s’inscrivent dans un projet global de société qui vise à affaiblir notre système de protection sociale, les services publics et surtout nos libertés à tous, nous, associations signataires, refusons cette logique de criminalisation et de précarisation des étrangers et de leurs soutiens.
Depuis des années, les Sans Papiers ont exprimé leur volonté d’être reconnus et de vivre ici. Ils résistent et mènent avec courage et ténacité une bataille dure, éprouvante pour faire reconnaître leur citoyenneté.
A l’appel de
la Coordination Nationale
des Sans Papiers,nous demandons :
ØLa fermeture des centres de rétention, zones d’attente !
ØL’abolition de la rétention administrative !
ØL’arrêt des expulsions !
ØLa libération de tous les migrants(es) détenus(ues) pour séjour illégal !
ØLa régularisation de tous(tes) les Sans Papiers(res) par la carte de 10 ans !
ØL’abrogation des lois Pasqua/Debré/Chevènement/Sarkozy/Hortefeux !
Un homme arrivait d'un pays lointain; il avait fui la misère et la guerre. Il était arrivé dans une très grande cité.
Mais personne ne le remarquait etpersonne ne lui parlait. Il n'était qu'une ombre que tout le monde tentait de ne pas voir.
Il n'avait rien à manger, ni de lieu pour se loger, il n'avait pas droit de travailler. On lui refusait le droit à la parole, nul ne s'intéressait à ses opinions. Il était sans visage, sans voix et sans droit.
Un jour, il découvrit un masque blanc, pas loin de l’entrée de la ville ; on aurait dit qu’il avait était mis là pour lui.Il le mit sur son visage ; les gens se retournaient sur son passage, chacun pouvait le voir mais personne, encore, ne lui adressait la parole, personne ne l’entendait. Alors, il eut l'idée de mettre par écrit tous les mots et messages non entendus.
Il souhaitait retrouver sa dignité, travailler, être vu et reconnu.
Et un jour, des hommes, des femmes et des enfants vinrent le rejoindre; ils lui parlèrent, le soutinrent, l'aidèrent; il retrouvait son humanité, son droit de vivre.
Le grand dignitaire entendit parler de l'homme au masque blanc mais il ne voulait pas de lui dans ses murs. Cet homme était différent de ses concitoyens, il apportait avec lui une autre culture, une autre façon de penser et ça lui faisait peur. Il chercha donc des arguments pour refuser sa présence et avoir l’appui des habitants.
« Il y a déjà trop de monde dans cette contrée », disait-il, « il n'y aura pas assez de travail ni de nourriture pour tout le monde si tous les masques blancs viennent chez nous ».
L'homme au masque blanc souhaitait juste vivre comme tout le monde, il ne pouvait plus repartir. Revivre la guerre, la misère était trop dure pour lui. Cet endroit était sa dernière chance. Il souhaitait participer de son mieux, comme tout citoyen, pour que tout le monde puisse vivre ensemble avec les mêmes droits.
Puis un jour, le chef de la cité accepta l'homme au masque blanc. Ce jour là, il put enlever son masque; il n'était plus sans visage, sans voix et sans droit.
Il avait fallu de nombreuses années de lutte, de combat pour que le masque blanc ait le soutien de la population ; celle ci avait obligé les autorités à l’accueillir et à lui rendre ses droits.
Il posa le masque à l'entrée de la cité, il savait qu'un jour un autre homme, sans visage,sans parole et sans droit, le trouverait et le porterait.