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18 mars 2009

petit conte

LE MASQUE BLANC

Un homme arrivait d'un pays lointain; il avait fui la misère et la guerre. Il était arrivé dans une très grande cité.

Mais personne ne le remarquait et  personne ne lui parlait. Il n'était qu'une ombre que tout le monde tentait de ne pas voir.

Il n'avait rien à manger, ni de lieu pour se loger, il n'avait pas droit de travailler. On lui refusait le droit à la parole, nul ne s'intéressait à ses opinions. Il était sans visage, sans voix et sans droit.

      Un jour, il découvrit un masque blanc, pas loin de l’entrée de la ville ; on aurait dit qu’il avait était mis là pour lui.  Il le mit sur son visage ; les gens se retournaient sur son passage, chacun pouvait le voir mais personne, encore, ne lui adressait la parole, personne ne l’entendait. Alors, il eut l'idée de mettre par écrit tous les mots et messages non entendus.

Il souhaitait retrouver sa dignité, travailler, être vu et reconnu.

Et un jour, des hommes, des femmes et des enfants vinrent le rejoindre; ils lui parlèrent, le soutinrent, l'aidèrent; il retrouvait son humanité, son droit de vivre.

Le grand dignitaire entendit parler de l'homme au masque blanc mais il ne voulait pas de lui dans ses murs. Cet homme était différent de ses concitoyens, il apportait avec lui une autre culture, une autre façon de penser et ça lui faisait peur. Il chercha donc des arguments pour refuser sa présence et avoir l’appui des habitants.

« Il y a déjà trop de monde dans cette contrée », disait-il, « il n'y aura pas assez de travail ni de nourriture pour tout le monde si tous les masques blancs viennent chez nous ».

L'homme au masque blanc souhaitait juste vivre comme tout le monde, il ne pouvait plus repartir. Revivre la guerre, la misère était trop dure pour lui. Cet endroit était sa dernière chance. Il souhaitait participer de son mieux, comme tout citoyen, pour que tout le monde puisse vivre ensemble avec les mêmes droits.

Puis un jour, le chef de la cité accepta l'homme au masque blanc. Ce jour là, il put enlever son masque; il n'était plus sans visage, sans voix et sans droit.

Il avait fallu de nombreuses années de lutte, de combat pour que le masque blanc ait le soutien de la population ; celle ci avait obligé les autorités à l’accueillir et à lui rendre ses droits.

Il posa le masque à l'entrée de la cité, il savait qu'un jour un autre homme, sans visage,  sans parole et sans droit, le trouverait et le porterait.

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