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20 juillet 2010

Étrangers victimes de violences conjugales : la loi étend les possibilités d'accès au séjour

La loi étend les possibilités d'accès au séjour pour les étrangers 
victimes de violences conjugales. Prenant en compte les violences
commises au sein des couples, *la loi du 9 juillet 2010 aménage les
conditions de délivrance et de renouvellement des titres de séjours pour
les étrangers conjoints de Français ou entrés en France dans le cadre du
regroupement familial.*
Vous trouverez ci-dessous un extrait du Dictionnaire permanent Droit des
étrangers explicitant cette nouveauté.

Le sujet du droit au séjour en cas de violences conjugales est également
abordé par le guide des Ateliers santé droit.


L’article 11 de la loi n° 2010-769 du 9 juillet 2010 « relative aux
violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des
couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants », renforce
les conditions de renouvellement du titre de séjour des étrangers qui,
unis à un ressortissant français /(C. étrangers, art. L. 313-12)/ ou
entrés en France au titre du regroupement familial /(C. étrangers, art.
L. 431-2)/, sont victimes de violences conjugales.

Ainsi, l’étranger qui bénéficie d’une ordonnance de protection en raison
des violences commises par son conjoint, partenaire ou concubin
(ordonnance délivrée en urgence par le juge aux affaires familiales, au
titre du nouvel article 515-9 du code civil), se voit accorder, de plein
droit, la délivrance ou le renouvellement de son titre de séjour, « sauf
si sa présence constitue une menace pour l’ordre public ».

De même, au titre de l’article 12 de la loi, l’étranger en situation
irrégulière bénéficiant d’une ordonnance de protection se verra délivrer
de plein droit une carte de séjour temporaire portant la mention « vie
privée et familiale », sauf en cas de menace à l’ordre public /(C.
étrangers, L. 316-3)/.

Une carte de résident pourra par ailleurs être délivrée à l’étranger
ayant déposé plainte pour un crime ou un délit en cas de condamnation
définitive du conjoint, concubin ou partenaire /(C. étrangers, L. 316-4)/.

La loi envisage encore la délivrance d’un « visa de retour » à
l’étranger conjoint de Français ou entré en France au titre du
regroupement familial « dont le conjoint a, lors d’un séjour à
l’étranger, dérobé les documents d’identité et le titre de séjour » /(C.
étrangers L. 211-2-2)/. Dans le même sens, l’article 34 de la loi
prévoit que « les autorités consulaires françaises prennent les mesures
adaptées pour assurer, avec leur consentement, le retour sur le
territoire français des personnes […] qui résident habituellement de
manière régulière sur le territoire français lorsque ces personnes ont
été victimes à l’étranger de violences volontaires ou d’agressions
sexuelles commises dans le cadre d’un mariage forcé ou en raison de leur
refus de se soumettre à un mariage forcé ».

Enfin, est désormais prévue à l’article 3 de la loi n° 91-647 du 10
juillet 1991 la possibilité pour l’étranger bénéficiant d’une ordonnance
de protection d’accéder à l’aide juridictionnelle, même s’il est en
situation irrégulière.

Les ordonnances relatives aux conditions d’entrée et de séjour des
étrangers à Mayotte, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et à
Wallis et Futuna sont modifiées dans le même sens.//

*Remarque : *les violences conjugales ont pour la première fois été
prises en compte dans le cadre du renouvellement du titre de séjour par
la loi n° 2003-1119 du 26 novembre 2003 qui a prévu la possibilité de
renouveler la carte de séjour « vie privée et familiale » au conjoint de
Français lorsque la communauté de vie était « rompue à l’initiative de
l’étranger à raison des violences conjugales » subies. Un mécanisme
identique a également été mis en place pour le conjoint d’un étranger
entré dans le cadre du regroupement familial. La loi n° 2007-1631 du 20
novembre 2007 a étendu ce dispositif à la délivrance du titre de séjour,
« en cas de violence commise après l’arrivée en France du conjoint
étranger mais avant la première délivrance de la carte de séjour
temporaire » /(C. étrangers, art. L. 313-12)/.

/> L. n° 2010-769, 9 juill. 2010 : JO, 10 juill. /

*Rédaction : *Dictionnaire Permanent Droit des étrangers


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